Mar para Bolivia ?!
Le Chili n'est ami avec aucun de ses voisins : Argentine, Bolivie, et Pérou. Mais l'inimitié la plus forte est certainement avec la Bolivie. La mésentente trouve sa source il y a plus de 130 ans.
Un revendication historique....
Les indépendences latino-méricaines datant des années1810-1820, des conflits liés au limites frontalières ont eut lieu tout au long deu XIXème siècle. A cette époque la Bolivie avait un accès à la mer via la région et le port d'Antofagasta.
La présence de salpêtre et son exploitation par des sociétés anglaises et chiliennes dès le milieu du XIXème siècle conduisit à plusieurs conflits et finalement la guerre du Pacifique entre 1879 et 1884 qui opposa le Chili à la Bolivie et au Pérou. Vainqueur, le Chili annexa plus de 400 km de côtes aux dépends du Pérou (port d'Arica) et de la Bolivie (port d'Antofagasta). Cette dernière perdit définitivement son accès à la mer en signant le traité de paix 1904 avec le Chili.
Toujours d'actualité
Le sujet est bien d'actualité comme l'indique la photo prise lors de notre voyage en Bolivie en février 2016: danseuses du Carnaval d'Oruro.
La perte de l'accès à la mer a des conséquences économiques très fortes pour la Bolivie. Premièrement, la perte des territoires en elle-même représente un perte de ressources en matières premières: si l'exloitattion du salpêtre a disparu, elle été remlacée par la celle du cuivre (la plus grande mine de cuivre du monde - mine de Chuquicamata - 36% de la production mondiale de cuivre - est situé sur un territoire qui été autrefois bolivien) et d'autre minerais dont le lithium qui a été découvert il y a peu.
Surtout, la perte de l'accès à la mer pénalise fortement les importations et exportations boliviennes. Le 23 mars de chaque année, la Bolivie commémore la perte de son littoral Pacifique. Ce « día del mar » est aussi l'occasion de raviver la flamme patriotique. Régulièrement, la Bolivie a réclamé auprès du Chili la révision du traité de 1904 et la garantie d'un accès à la mer pour ses exportations. En vain. Avec l'arrivée au pouvoir en 2006 de l'ancien syndicaliste Evo Morales, premier président amérindien du pays, la demande s'est faite de plus en plus pressante, comme l'affirmation d'un droit inaliénable du peuple bolivien.
Récemment, la Bolivie a déposé une plainte auprès de la Cour Internationale de Justice de La Haye. Dans sa demande, elle a sans doute été confortée par un arrêt de cette Cour rendu en janvier 2014, qui a accordé au Pérou une partie de territoire maritime contrôlée par le Chili depuis la même guerre du Pacifique. La Cour s'est jugée compétente pour traiter ce sujet.
Le Pape François, en visite en Bolivie en 2015, a invité le Chili à dialoguer à ce sujet: « Le développement de la diplomatie avec les pays voisins, dans le but d’éviter des conflits entre des peuples frères et de contribuer à un dialogue franc et ouvert sur les problèmes est aujourd’hui indispensable. Dialogue ! Dialogue ! ».